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/ École de criminologie

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Marie-Ève Diotte

Coordonnatrice — Analyse et renseignement, Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL)

Lorsque Marie-Ève Diotte s’inscrit au baccalauréat en sécurité et études policières en 2001, elle est loin de se douter que ce nouveau programme la mènera au poste de gestionnaire qu’elle occupe présentement. Quand elle commence à travailler dans le milieu policier, les sentiers sont peu défrichés. Marie-Ève se relève les manches et fonce tête première dans ce défi. Bien épaulée, elle a contribué à changer les méthodes d’analyse et de renseignements criminels au sein du service de police de Longueuil. Depuis lors, son équipe a beaucoup grandi et, grâce à son travail, et à celui d’autres prédécesseurs, le métier d’analyste civile est reconnu de nos jours.

Qu’est-ce qui vous a amené à étudier en sécurité et études policières?

Depuis mon enfance, la quête de justice et la compréhension de l’humain sont au cœur de mes intérêts. Pendant longtemps, j’ai pensé devenir policière. C’était mon premier choix de carrière au début de l’adolescence. Puis, j’ai finalement opté pour un parcours universitaire, car je m’intéressais aux sciences sociales, au droit, à la criminologie et aux phénomènes marginaux.

Au cégep, j’ai rencontré une intervenante. C’était le choix populaire de la criminologie d’intervenir dans les centres de détention et de jeunesse. Mais la sécurité publique et l’analyse m’attiraient davantage. À ce moment, je n’étais pas certaine de la voie que je souhaitais emprunter.

J’ai alors consulté un conseiller d’orientation au cégep. C’est lui qui m’a parlé du baccalauréat en sécurité et études policières. J’ai tout de suite eu un coup de cœur pour cette formation pratique et pluridisciplinaire. Ce programme répondait à mes attentes avec, entre autres, des cours de droit, de résolution de problèmes, de compréhension du milieu policier et des enquêtes.

Durant vos études universitaires, saviez-vous déjà pour quel(s) organisme(s) vous souhaitiez travailler, comme la Ville de Longueuil?

Non, mais j’avais à cœur la sécurité des citoyens depuis le début de mon baccalauréat. Quand j’ai terminé ma maîtrise en décembre 2006, j’ai aussitôt obtenu un emploi. C’était un poste à Montréal-Nord, qui visait à implanter un programme de prévention de la criminalité. Puis, après ce contrat, j’ai obtenu un poste permanent au Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL). C’était une occasion en or, dans un service de police qui couvre toute la Rive- Sud de Montréal et offre plusieurs services. Être près des citoyens me passionne, et c’est pour cela que je réponds présente après 16 années en fonction.

Comment avez-vous gravi les échelons au sein du Service de police de Longueuil, et avez-vous rencontré des obstacles ou défis?

On pourrait penser qu’en tant que femme, j’aurais pu rencontrer quelques difficultés dans un environnement traditionnellement masculin. Or, cela n’était pas le cas au SPAL; la proportion de femmes dans les corps policiers était déjà élevée à l’époque. Quand je suis arrivée en poste à Longueuil, il y avait peu d’analystes. Notre équipe a dû tailler sa place au sein du service.

J’ai d’abord été embauchée comme analyste tactique pour travailler avec les enquêteurs de l’équipe des crimes majeurs. Mon travail visait principalement à analyser des données pour aider les enquêteurs à colliger des éléments de preuve dans leurs dossiers. Quelques années plus tard, on m’a demandé de développer de nouveaux créneaux dans l’analyse pour revoir les pratiques, les stratégies, les procédures, bref, de changer les méthodes d’analyse et de renseignements criminels.

Au fil du temps, les besoins d’analyse ont grandi. À l’époque, nous n’étions que quatre analystes, mais je gère maintenant une équipe de neuf analystes, en plus de quatre employés en soutien administratif. L’équipe a plus que doublé!

Qu’est-ce que vous avez appris durant vos études au baccalauréat et à la maîtrise en criminologie, qui vous servent le plus depuis le début de votre carrière?

Pour quelqu’un qui veut œuvrer dans le domaine de la sécurité publique ou privée, le baccalauréat est vraiment une bonne option parce qu’on touche un peu à tout : les notions de base en droit, en psychologie, en criminologie, etc. Ça donne réellement une bonne assise théorique pour bien comprendre l’analyse, le système judiciaire et les enquêtes policières.

Ensuite, la maîtrise donne la capacité d’analyse critique, d’argumenter, d’organiser beaucoup de données, de travailler en mode multitâches. Elle permet aussi de développer une autonomie professionnelle, donc de se préparer au marché du travail.

Qu’est-ce qui vous passionne le plus dans votre métier?

Travailler au sein d’un service de police municipal me permet d’être plus près de la réalité des citoyens, donc d’avoir un impact significatif sur leur bien-être et leur sentiment de sécurité. Nous analysons des renseignements criminels et des phénomènes sociaux pour détecter ce qui se passe sur le territoire ou qui s’en vient : les nouveaux mouvements sociaux et criminels, les séries de crimes, etc. Ainsi, mon équipe multidisciplinaire peut informer et conseiller les enquêteurs et les policiers. C’est gratifiant d’aider les intervenants dans le milieu policier, et les journées passent vite!

Quel message ou conseil souhaitez-vous adresser aux étudiantes et étudiants, particulièrement à celles et ceux qui hésitent encore à se lancer en sécurité et études policières?

Suivez votre instinct! Le baccalauréat en sécurité et études policières permet d’acquérir des compétences qui vous forgeront au travail d’analyste, tant en sécurité privée qu’en sécurité publique. N’hésitez pas, ce domaine ouvre la porte à un vaste choix d’emplois ou à une maîtrise spécialisée en criminologie.